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Philomène Le Bastard
D’Alger à Mai 68. Mes années de révolution
François Cerutti (Spartacus)
Article mis en ligne le 8 juillet 2012

On parle beaucoup de l’Algérie en ces temps de commémoration. Les accords d’Évian, l’indépendance algérienne, une reconnaissance des méfaits de la colonisation qui se fait attendre, beaucoup de non dits et d’archives encore interdites…

Juillet 1962. La guerre qui avait nié son nom était terminée. 1830-1962… Presque un siècle et demi de spoliations, de massacres, de mensonges d’État, de racisme et de déni finissait dans un climat de liesse populaire, d’angoisse pour ceux et celles qualifié-es de pieds noirs, et par des règlements de compte…

Mais, si la rancœur subsistait et malgré une autre forme de guerre, celle pour le pouvoir, entre politiques, militaires et profiteurs de toute trempe, il demeurait un élan, un mouvement où l’espoir d’une autonomie gagnée,
acquise durement, animaient bien des acteurs et actrices de l’indépendance algérienne.

D’Alger à Mai 68. Mes années de révolution, ce sont des livres comme celui de François Cerutti qui échappent à l’histoire officielle et transmettent réellement, à travers le récit personnel, ce que furent ces années de guerre pour des individus pris au piège de la guerre coloniale. Ce signifiait alors l’engagement dans une lutte qui impliquait alors la prison, l’exil. Issu d’une famille « pied noi r », François Cerutti prend conscience très jeune de la lutte pour l’indépendance algérienne. Son engagement et son refus de faire son service militaire l’obligent à se réfugier au Maroc en 1961.

Après l’indépendance, en 1962, il est de retour en Algérie comme « pied rouge » et raconte le climat de cette époque. Les débuts d’une indépendance où tout semble possible, mais Cerutti analyse très vite les limites et les failles du nouveau régime. Il milite au sein d’un groupe trotskiste et reste en Algérie jusqu’en 1965. Il rentre en France à la suite du coup d’État militaire de Boumedienne et se retrouve en prison pour avoir fomenté une grève durant son service militaire.

De la révolution à la contestation, la violence avait engendré des bouleversements douloureux pour certain-es, dérisoires prétendront d’autres, mais certainement pas sans laisser de traces pour toute une génération et bien après.

D’Alger à Mai 68. Mes années de révolution est un témoignage passionnant sur ce que furent ces années 1960, l’engagement anticolonialiste et l’élan émancipateur qui l’animait. À lire pour mieux comprendre cette période, la lutte sans le mythe…